News - Petzl Parcours d'un jeune guide #2 : Apprendre à skier - Petzl France
Chercher
Communauté Actus et vidéos Parcours d'un jeune guide #2 : Apprendre à skier

Parcours d'un jeune guide #2 : Apprendre à skier

Il y a quelques semaines, nous avons commencé à suivre Antoine Rolle dans sa formation de guide à l’ENSA. Après avoir nous avoir expliqué sa démarche et la prise de décision, il revient cette fois sur la grande crainte de bons nombres d’aspirants guide : la terrible épreuve du ski !

18 Juillet 2018

Ski de randonnée

Ca y est je vois l’arrivée ! Miracle je ne suis pas tombé, ni arrêté. Je fais une pause juste après les portes pour réaliser : le probatoire de ski c’est fini ! J’ai l’impression d’avoir tout donné, comme si je ne pouvais faire mieux. La montée s’est bien passée, jamais dans le rouge. Pourtant j’ai bien cru que jamais je n’arriverai au sommet avec les longues sections plates. Et la descente, qu’elle fut courte ! On en a connu des plus dures. Entre la station du Tour et celle de Vallorcine, le parcours proposé par l’ENSA était beau et intéressant. Maintenant les cuisses sont chaudes et en redemanderaient presque. J’aime le ski. Mais merde, qu’est ce qui me prend de penser des choses pareilles ! Après plusieurs mois d’investissements, tout se joue sur une descente, cette descente.

 

 

Les grimpeurs et les skieurs

En règle générale, deux groupes de distinguent parmi les prétendants au probatoire du diplôme de guide de haute montagne : les skieurs et les grimpeurs. Il est souvent vérifié que le niveau de la seconde activité est inversement proportionnel à celui de son activité principale. Bref, il est rare d’être à la fois skieur et grimpeur et d’exceller dans tous les domaines.

Personnellement, je ne suis en aucun cas skieur. Habitant à Nice, nous avons bien tenté l’entraînement sur les galets de la Promenade des Anglais, sans succès. Les journées sur la Côte d’Azur sont plutôt rythmées par le son des vagues du matin, quelques concrétions et une Socca en soirée. Il a donc fallu repartir de zéro et s’expatrier plus au nord pour (ré)apprendre le ski.

Plusieurs organismes dans les Alpes proposent des stages de préparation au probatoire. C’est le cas du CRET de Briançon. Pour ma part, c’est une étape obligatoire pour l’obtention de l’épreuve de ski. La seule technique que je maitrise parfaitement, c’est la tangente entre mes frontflips incontrôlés et la cime de certains conifères. 

« Je suis ce que les (vrais) skieurs appellent une luge à foin »

 

 

Réapprendre les bases

Nous avons donc été une petite équipe de « CRETins » au contact de coachs pour réapprendre les bases. Les quatre mousquetaires, Yann, Lionel, Philipe et Louis-Paul. Ils ont eu du courage. Loin d’être gagné sur le papier, ils nous ont fait mordre la poussière. Enfin surtout de la neige et parfois quelques carres. « Attention à ton jeu vertical ! » « Pense à ta dissociation, bordel ! » « Calme ton planté de bâton, tu n’es pas toréador ! » Ce sont les mots doux que nous avons entendu pendant plusieurs semaines. Certaines séances, telles que le slalom de Puy-Saint-Vincent en jour blanc, furent éprouvantes. Je revois mes membres se tordre dans mes chutes involontaires, et moi gueuler

« Qu’est-ce que je fous là ! » en pensant au doux soleil du sud. Heureusement d’autres (et nombreuses) descentes furent excellentes et formatrices. Grâce au travail et à la motivation nous sommes passés du chasse neige aux belles courbes dans les bosses.

Tout au long de l’hiver, nous pensions avoir le temps de progresser. Mais le proba s’est rapproché et du jour au lendemain, nous nous sommes tous retrouvés dans l’amphithéâtre de l’ENSA, notre dossard à la main. N°30. 30 minutes d’entretien. Départ de l’examen de ski à 6h le lendemain.

L’épreuve est passée. Il est 11h et nous nous retrouvons au bar du coin. S’entame alors une longue attente jusqu’aux résultats. Au fil des bières que nous ingurgitons, les derniers concurrents terminent et nous rejoignent au comptoir. Nous passons l’après-midi à rire, l’épreuve étant presque oubliée. 18h : la liste des admis vient d’être affichée dans le hall de l’ENSA. P, Q, R… ROLLE. Ouf ! soulagement et satisfaction ! J’ai réussi le ski, alors que certains copains ont échoué. Dure est la loi du proba… Pour moi, place aux vacances, puis à l’entrainement pour le probatoire d’été, à suivre…


Pour continuer à suivre la préparation d'Antoine au métier de guide de haute montagne, vous pouvez découvrir nos articles liés. Prochaine étape : L'été, à un crampon près

News associées